Dans le cadre du Festival Radio France Montpellier Languedoc-Roussillon, la Sacem propose, pour la septième année, une sélection de films documentaires sur la musique, projetés chaque jour à 15h, Salle Einstein, au Corum. L'entrée est libre.

Photo Bruno Pothet © DR

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ITINERAIRES ET PARCOURS SINGULIERS

Film du lundi 26 juillet

CAB CALLOWAY, LE DANDY DE HARLEM
Un film écrit par Jean-François Pitet 
et réalisé par Gail Levin

Aucun film n’avait encore été consacré à Cab Calloway, un musicien à la fois chanteur, batteur, saxophoniste, chef d’orchestre, danseur, comédien, homme de spectacle au succès mondial, dont la figure excentrique a inspiré nombre de chorégraphes, caricaturistes et réalisateurs de dessins animés.
L’art de Cab Calloway, insolite et novateur, fait aussi et surtout de lui un passeur, entre l’âge du Swing dont il est une figure emblématique et la génération du bop qu’il a influencée et, plus lointainement, celles du scat et du rap. Sa carrière qui a duré plus de 65 ans, s’est inscrite dans l’histoire de l’Entertainment américain d’Harlem à Hollywood, en passant par d’innombrables tournées en Europe, dès 1934 et jusqu’en 1988.

Le film dresse donc un portrait de Calloway, en remémorant ses,nombreux succès mondiaux et nous plonge dans l’Amérique des années 30, grâce à des documents d’archives et des témoignages collectés par la réalisatrice Gail Levin et Jean-François Pitet, coauteur et spécialiste de Calloway.
Dans l’avant-guerre, Harlem, devenu un quartier majoritairement noir et où vivent nombre d’intellectuels et d’artistes « de couleur », est aussi la grande scène musicale inventive de New York et l’une de ses principales attractions. À 22 ans, en 1929, Cab Calloway est déjà avec son orchestre à l’affiche du Savoy, puis succède l’année suivante à Duke Ellington au célèbre Cotton Club, tenu par la mafia et où les Noirs sont admis sur la scène, mais pas dans la salle. Il s’impose alors avec des succès comme Smoky Joe et Minnie the Moocher, en dépit de thèmes (drogue et prostitution) que peu, dans le public, saisissent.
Son influence est considérable dans la France d’avant-guerre, y compris sur le plan vestimentaire : ses longues vestes, ses pantalons étroits et l’une de ses célèbres onomatopées (zah-zuh-zah) forgeront le surnom de la génération « zazou », extravagante et passionnée de musique « swing ». Une congestion cérébrale mettra brutalement fin en novembre 1994 aux hi-de-ho et autres délires joviaux que le grand âge n’était pas parvenu à entamer. 

Texte de présentation du programme des Films sur la Musique téléchargeable ici


CAB CALLOWAY, en mots et en images
 

Crédits photos : Cab Calloway © DR



 Biographie

Cab Calloway était un personnage de talent dynamique légendaire, dont les contagieux refrains "hi-de-hi', "ho-de-ho', "scattin', et "jivin' exprimés dans une voix de baryton riche et vibrante devenaient les cris animés des gens qui aiment faire la fête.

« J'éprouve énormément de plaisir chaque fois que je monte sur scène pour divertir les gens, » se confiait-il à moi. « C'est le premier point de ma vie. A chaque instant.» Il avait conqui toutes les branches de l'industrie du spectacle, de Harlem à Hollywood, alors, vers la fin de sa mémorable carrière qui avait duré plus que 65 ans, je demandais à Cab ce qui continuait à l'attirer vers le spectacle. « Les spectateurs de partout, répondait-il. « Où c'est, ça m'est égal. Quand je diverti les gens, boom, ça y est ! Je m'explose. C'est tout ce qu'il y a à cela. »

Peut-être aurions-nous dû prévoir quelque chose de spécial, car il était né à Noël, la nuit du 25 décembre 1907 à Rochester dans l'état de New York. Le second de six enfants de Cabell et Martha Calloway, il était nommé Cabell III, après son père et son grand-père. « Ma famille était une famille de classe moyenne. Nous n'avions pas beaucoup d'argent, » disait Cab. Quant il avait 6 ans, sa famille déménageait à Baltimore dans le Maryland, où, après l'école, il vendait des journaux, cirait des chaussures, ramassait des tickets, servait dans des restaurants, et marchait les chevaux à la piste. Ses parents avaient espéré que le jeune Cab étudierait un jour la loi, mais du moment où il reçut son diplôme de l'école secondaire à l'âge de 17 ans, il avait déjà décidé de devenir un fantaisiste. « A l'école secondaire je commençais à jouer aux tambours et à chanter avec un petit groupe, et même faire du vaudeville avec quelques gosses de l'école. » se rappelait Cab. « Et le meilleur de tout, je découvrais que je pouvais gagner de l'argent tout en amusant le public. Je pouvais faire deux choses les plus importantes –rendre les gens heureux, et gagner de l'argent en même temps.»

Blanche, la sœur ainée de Calloway, était une chanteuse et son idole. Elle travaillait à Chicago dans "Plantation Days' (Les Jours de Plantation), une des premières revues Noires majeures. Blanche lui donnait des conseils et, quand le spectacle devait remplacer un chanteur qui était tombé malade, elle aida Cab à se faire embaucher. A partir de là, il travaillait dans quelques boîtes, parmi lesquelles le Sunset Café, et graduellement développait une réputation comme un bon chanteur ainsi qu'un présentateur fiable et aimable. Ceci entraînait une offre pour mener les Alabamians, un orchestre à 11 pièces qui était nouveau à Chicago. La bande jouait le jazz et les nouveautés raisonnablement, mais quand Calloway prenait les règnes, les choses s'amélioraient considérablement.


 
La très célèbre Minnie the Moocher (1942)




POUR ALLER PLUS LOIN AVEC L'AUTEUR












Visitez son excellent site consacré au dandy de Harlem, 1er site français qui lui est consacré et dont voici le texte de présentation :
"Pourquoi The Hi de Ho Blog ?

    -Gershwin a créé pour lui le rôle de Sportin' Life dans Porgy & Bess…
    -Son orchestre a été considéré comme l"un des plus brillants de l’ère du swing…De nombreux musiciens de jazz sont passés derrière les pupitres de l’orchestre et y ont été révélés…
    -Sa popularité n’a jamais été démentie sur plusieurs générations…
    -Son swing et la puissance de son scat ont influencé plus d’un artiste, jazzman ou pas…
Et pourtant, trop souvent la critique l’a considéré comme un simple amuseur, un gouailleur. C'est cette même critique qui s'échine depuis longtemps à faire rentrer le jazz dans la case "musique sérieuse".
Naturellement, les perfectionnistes trouveront beaucoup à redire à "The Hi de Ho Blog" : erreurs, oublis, partialité… Tant pis : au moins ce site existe et je vais essayer de le faire vivre le plus régulièrement possible. Rien d’exhaustif ni d’encyclopédique : juste le plaisir de la musique. Je suis certain que vos commentaires viendront enrichir le propos.

Ce site (non officiel) n’a évidemment aucune vocation commerciale ou lucrative. Si jamais les propos contenus heurtent quiconque, si les photos ou documents présentés sont sujets à des réclamations ou si, tout simplement, vous souhaitez me contacter directement, n’hésitez pas à m’écrire : thehidehoblog@gmail.com



CAB CALLOWAY. BD JAZZ VOL 52 - 
CABU - PITET

Voici la rencontre inattendue entre une star du jazz et un emblématique personnage de bande dessinée : Cab Calloway raconte sa vie au grand Duduche.
Et c'est Cabu, fan du premier et créateur du second, qui met en images ce dialogue plein de complicité et d'humour.
L'éternel amoureux de la fille du proviseur va en apprendre beaucoup de celui qui toute sa vie est resté fidèle à Minnie The Moocher. Il faut dire que Cab Calloway (1907-1994) fut un chanteur, chef d'orchestre, danseur, entertainer qui a marqué l'histoire du jazz : le Cotton Club et ses chorus girls, l'épopée des big bands et leur déclin, Broadway et Porgy & Bess et même la renaissance à plus de 70 ans avec le film The Blues Brothers... Cab a tout connu et c'est en toute logique qu'il confie ses secrets au personnage fétiche de Cabu.

DESSINS CABU, SCÉNARIO JEAN-FRANÇOIS PITET (SUR UNE IDÉE ORIGINALE DE NICOLAS POTHIER)

Cabu
Passionné de jazz (une collection de CD porte son nom) et fan absolu de Cab Calloway, on ne présente plus le caricaturiste Cabu (né en 1938) : Le Canard Enchaîné, Charlie Hebdo, le Grand Duduche, le Beauf... Son regard critique est toujours empreint d'une profonde humanité. Sans doute parce que tous les jours à sa table de dessin, il écoute du jazz et n'imagine pas passer une journée sans un morceau de Cab Calloway !
Dans ses Carnets de Jazz (éditions du Layeur, 2004), Cabu écrit à propos de son idole : « Chanteur le plus délirant, chef d'orchestre le plus swing, il sait chanter tout en dansant, il sait me persuader que la vie est belle. » Finalement, Cabu fait la même chose pour nous en dessinant chaque jour...

Jean-François Pitet
Passionné de jazz et fan absolu de Cab Calloway (c'est ainsi qu'il a rencontré Cabu), Jean-François Pitet (né en 1965) anime depuis 2006 le premier site francophone dédié à Cab Calloway, sa musique et ses musiciens, www.thehidehoblog.com.
Se documentant depuis près de 25 ans, Jean-François Pitet a accumulé une collection et des connaissances sur son idole qui en font le spécialiste incontournable. Il est d'ailleurs un interlocuteur privilégié de la famille Calloway, en particulier d'une des filles de Cab, Cecelia, auprès de laquelle il participe à la Cab Calloway Foundation, Inc. Jean-François Pitet est l'auteur d'un documentaire réalisé par Gail Levin sur Cab Calloway, produit par Artline Films en association avec Arte (2010).

Ont également collaboré à cet ouvrage...
Christian Bonnet (sélection musicale et établissement de la discographie) Né en 1945. Achète son premier disque de jazz à l'âge de 10 ans. Collectionneur, producteur (label Nocturne années 90), directeur de la collection Masters Of Jazz (1990-2002), collaborateur régulier de la collection BDJAZZ et responsable de la collection Cabu Masters Of Jazz, saxophoniste (big band Swing Limited Corporation, Multicolor Fanfare d'Eddy Louiss, Black Label Swingtet), il a fait partie de l'équipe de rédaction de la revue Jazz Hot dans les années 70. Lauréat du Jazz Quizz International en 1975, président de l'association la Maison du Duke et membre de l'Académie du Jazz.
Wozniak (mise en couleur) « Je suis né le 9 octobre 1954 à Cracovie dans l'indifférence la plus complète qui dure jusqu'à ce jour. Pour me faire remarquer je dessine dans Le Canard Enchainé. J'expose mes peintures, je crée des affiches, je réalise les dessins animés et je publie des livres. Je sors de l'ombre quand je colorie les dessins de Cabu ».
Marjorie Guigue (équilibriste des couleurs) Vidéographiste, maquettiste, photographe, affichiste, coloriste et directrice artistique. Collabore régulièrement avec Archie Shepp, Manu Chao, Ramon Lopez, Wozniak, Cabu, le Festival de Jazz de Porquerolles...
Nicolas Pothier (synopsis) Né en 1968. Directeur artistique dans le jeu vidéo depuis plus de dix ans, il est également journaliste et membre fondateur du magazine de BD BoDoï. Effectue ses débuts de scénariste en 2002 avec Yannick Corboz (histoires courtes pour BoDoï et Métal Hurlant). Auteur du scénario et des dialogues des Woody Allen 1 et 2 de la collection BDCINÉ, du Dexter Gordon BDJAZZ et du Israel Vibration BDWORLD.
Christophe Hénault - Studio Art & Son (transferts et restauration sonore) Avec son complice Alexis Frenkel collaborateur apprécié d'un grand nombre d'aventures sonores de ces dernières années (pour Universal, Frémeaux, Jazz Archives, Saga Jazz entre autres) il est le fidèle et indispensable expert du traitement du son : les collections Masters Of Jazz, BDMUSIC et Cabu doivent énormément à l'acuité de son oreille, à son savoir-faire et à son haut degré d'exigence. Le studio Art et Son s'est imposé à l'évidence comme LA référence dans son domaine.
Renaud Barès (graphisme) Petit-fils d'imprimeur, passionné de typographie et amoureux de son métier, il travaille en freelance depuis plus de dix ans dans le domaine culturel.

“La seule différence entre un artiste noir et un artiste blanc, c'est qu'on m'a botté le cul un peu plus souvent et beaucoup plus fort parce qu'il est noir.”

Nb de pages: 40 pages
Poids: 290 g
Dimensions: 14,5cm x 25,5cm x 1cm
Retrouver l'intégralité du tracklisting ICI


Ecouter l'émission Les Greniers de la mémoire de Karine Le Bail & Philippe Tétart où Jean-François Pitet présente la BD JAZZ sur le site de France Musique (26 juin 2010)




LES SURNOMS DE CAB CALLOWAY

Article tiré du site internet de Jean-François Pitet, véritable mine d'informations sur Cab Calloway
"Les journalistes, on le sait, utilisent des raccourcis pour parler des personnalités qui font l'actualité. Cab étant sur le devant de la scène pendant de nombreuses années, il n'a pas échappé à des surnoms donnés par la presse, par ses admirateurs, par des publicitaires ou directement par son agent, Irving MILLS, qui avait un redoutable sens des affaires.
Voici ceux que nous avons relevés :
  • The King of Hi de Ho
  • His Highness of Hi de Ho
  • His Hi-de-Highness of Hi de Ho
  • His Hi-de-Highness of Ho de Ho
  • The Hi de Ho Man
  • The Hi de Ho Maestro
  • The Prince of Hi de Ho
  • The Master of Hi de Ho
  • Mister Hi de Ho
  • The Hottest Man
  • The Hottest Human
  • M.J. (Master of Jive)
  • The King Of Harlem
  • The Man from Harlem
  • The Professor of Jive
  • The World First Superdude
  • The Harlem hierophant of all things hip
  • Fess (pour "Professor"), manière dont ses musiciens l'appelaient
  • The General, manière dont ses musiciens parlaient de lui entre eux !
  • Simon Legree (surnom dont certains musiciens l'appelaient en 1936, lui reprochant son attitude en répétitions, faisant référence à l'esclavagiste qui martyrise l'Oncle Tom)
  • Twist (surnom que lui avait attribué le saxophoniste Ben Webster)
  • Le Roi du Jazz Hot (dans la presse française, lors de sa venue en France en 1934)
  • El Rey del Jazz (durant les tournées en Amérique du Sud dans les années '50)
  • The King Of Scat
  • The American Jazz Entertainer
  • The master scatt-singer
  • The Marquis of Harlem (titre d'une interview par Steve Voce en 1957)
  • The Harlem Play-Boy
  • The original "hip talk" Master
  • The Major General of "Jumpin' Jive"
  • The Jumping Jive Man
  • The Dusky Duke of Hi-de-Ho
  • Shoutin' Joe himself
  • The Sultan of Swing
  • The Jumpin' Jive Maestro
  • The Rudy Vallee of the Colored Race (dans une publicité de 1931)
Pour conclure, voici ce que dit le journaliste du Los Angeles Times, Burt Folkart à la mort de Cab en novembre 1994: "Cab Calloway, qui s'habillait comme le Taj Mahal, parlait comme une tour branchée de Babel, avait donné naissance à Minnie The Moocher, la populaire héroïne internationale, est mort."
Naturellement, cette liste de surnoms est non exhaustive et se complètera au gré de vos additions ou de nos trouvailles."

Dialogue avec le public à l'issue de la projection




Photos Bruno Pothet © DR


Extrait vidéo du dialogue avec le public

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